FERRAGE
Le ferrage est parfois nécessaire, temporairement ou en permanence, selon l’activité du cheval, pour cause de travail intensif, de fragilité, pour soulager une pathologie, pour reconstituer une longueur normale après usure excessive, …
Il existe une multitude de modèles de fers, dans différentes matières (acier, aluminium, plastic, …) et quantité d’accessoires (plaques, silicones, résines, …) qui offrent aujourd’hui des possibilités de traitement, de performance et de confort.
Mais avant de vous laisser convaincre de l’utilité d’une ferrure « high tech »,
assurez-vous que la solution envisagée n’engendre pas un cercle vicieux :
(pieds trop petits = plaques obligatoires avec ou sans silicone /
plaques = fragilité des pieds par infestation de champignons et bactéries /
fers alu = plaques + étampures à gras qui détériorent la ligne blanche /
fers de selle sur paroi fine = clous qui nécrosent la ligne blanche /
pieds de très bonne qualité avec bons aplombs ne nécessitants pas de ferrage /
…)
Chacun doit faire des choix de budget en fonction des objectifs visés, mais souvent il est utile de se poser des questions sur la qualité du travail de base, notamment sur les aplombs.
Il faut bien se rendre à l’évidence que certains chevaux deviennent naviculaires à cause de la ferrure (soit qu’elle n’a pas été bien comprise, soit qu’elle n’était pas nécessaire et a produit de la contre-performance).
Souvent les chevaux de loisir à faible activité ou les chevaux de club qui évoluent sur terrain souple sont ferrés seulement des antérieurs car ce sont ces membres qui supportent le plus de poids, et souvent les postérieurs sont peu engagés sous la masse. Mais dans ces cas on peut se poser les questions suivantes : faut-il ferrer 4 pieds ou passer pieds-nus des 4 ?
Pour ma part il est préférable d’avoir les 4 pieds dans le même mode de fonctionnement (un cheval ferré seulement devant aura tendance à se mettre sur les épaules, ceci est très mauvais pour le dos).
Le renouvellement normal de la ferrure varie de 4 à 6 semaines pour un cheval de sport et de 8 à 12 semaines maximum pour un cheval de loisir, selon la saison et hors pathologie. Un parage approprié est toujours réalisé à chaque ferrage pour rééquilibrer les segments osseux et assurer le meilleur rendement fonctionnel possible de la sole, de la fourchette et des barres.
Il est important de respecter les délais entre les ferrages, car les sabots poussent en permanence et, protégés par les fers qui empêchent l’usure, ils s’allongent. Que le cheval travail ou non, une longueur excessive des pieds fatigue les articulations, les tendons et ligaments. Ceci provoque à la longue des pathologies plus ou moins irréversibles, l’entretient du cheval devient de plus en plus coûteux, son utilisation peut devenir dangereuse et sa mise en retraite risque d’être anticipée (lorsque ce n’est pas la boucherie ou l’équarrissage).
Déferrage : Le déferrage est un incident ennuyeux, tant pour le propriétaire que pour le maréchal, mais ça arrive parfois, les causes peuvent être plus ou moins évidentes.
Il est important de débattre avec le maréchal des hypothèses possibles, tant au niveau de l’âge du cheval, de la ferrure, des aplombs des postérieurs, de son état physique ou psychologique que de ses conditions de vie et de travail.
Bien souvent le déferrage est le résultat de douleurs dorsales, qui si elles ne sont pas prises en compte, risquent de s'aggraver, jusqu'au jour ou le cheval va se rebiffer plus ou moins brutalement ou se met à boiter.
Il n'est pas rare, en effet, que les cavaliers qui montent individuellement travaillent beaucoup plus à main gauche qu'à main droite (la longe aussi est plus intense à gauche), et de plus, les cavaliers sont plus souvent sur le diagonal droit au trot enlevé (même à main droite). Or il est très important de varier régulièrement au travail comme en ballade, sinon des dissymétries s'installent et font souffrir le dos du cheval.
Bien sûr, les chevaux pieds-nus aussi sont sujets aux problèmes de dos, mais il n'y a pas de déferrage. Il est dommage d'attendre la rébellion ou la boiterie pour se poser honnêtement des questions sur la façon de monter ou de longer son cheval.
